La Capitale : Braine entre encore un peu plus dans l’histoire.

Les Castors rentrent dans le cercle très fermé des clubs qui ont remporté au moins cinq titres de rang
Braine n’a pas tremblé au moment de remporter son cinquième titre de rang, le premier à domicile, face à SKW ce mercredi soir (70-49).
Ambiance des grands soirs à la salle André Renauld ce mercredi où plus d’un millier de spectateurs s’étaient déplacés pour pousser les Brabançonnes vers un cinquième titre national de rang, leur premier dans leur antre. Après avoir remporté la manche aller (42-65), les Castors avaient la ferme intention de boucler cette finale en deux manches, comme elles en ont l’habitude depuis maintenant cinq ans. SKW ne l’entendait pourtant pas de cette oreille, et confirmait son ambition de mener la vie dure aux championnes de Belgique en titre avec une grosse intensité de jeu et de la combativité. Mais après un premier quart-temps très disputé et rythmé (13-10), les Brainoises retrouvaient leur calme et un jeu plus précis pour étouffer la formation flamande, imprécise aux tirs à trois points (8/28 sur l’entièreté du match), résultant en une domination totale des Castors (33-20 à la pause). L’expérience des Jaunes faisait ensuite la différence pour gérer un avantage certain (52-34, 3e quart) pour boucler cette rencontre de la meilleure des manières (70-49) avec un nouveau titre en poche. «Je suis forcément très heureuse que ce sacre reste chez nous et d’avoir pu enfin le fêter avec nos supporters », souriait Céleste Trahan-Davis qui soulevait déjà son cinquième titre à Braine.

Cette 134e victoire consécutive en championnat de Belgique (!), permet au club brabançon wallon de rentrer dans l’histoire du basket féminin belge puisqu’il est le cinquième à enchaîner au moins cinq titres de rang après le Femina Liège, Anvers, Coxyde et, forcément, Namur.

DES HAUTS ET DES BAS Si la saison ne fut pas tout le temps rose (lire ci-dessous), la formation chère au président Platieau n’a en tout cas jamais flanché dans sa compétition domestique n’étant que très rarement inquiétée par ses adversaires. «Nous avions à coeur de boucler cette finale afin que cette longue saison prenne fin. Beaucoup de sueur a coulé tout au long des entraînements. »
Après une nette domination de Namur dans les années 1990 et 2000, l’épicentre du basket féminin belge s’est bel et bien déplacé à Braine depuis 2014 et ce malgré une saison compliquée. «Nous avons vécu de bons moments, mais aussi d’autres très compliqués. Nous n’avons pas atteint tous nos objectifs, mais ce titre vient récompenser le travail que nous avons continué à effectuer. » Il ne reste finalement plus qu’à espérer que les adversaires du nouveau champion de Belgique suivent la locomotive brainoise afin de rendre, à la compétition, un semblant de suspense dès le prochain exercice.
SÉBASTIEN HELLINCKX


L’exercice 2017-2018 ne fut pas un long fleuve tranquille à la salle André Renauld

Deux éliminations et des changements majeurs

31 janvier 2018 : fin de l’aventure européenne. Inscrit en EuroLeague dames, Braine avait choisi de se frotter au gratin européen cette saison avec l’ambition non dissimulée de rejoindre l’Euro-Cup via la cinquième ou la sixième place de la poule. Malheureusement, avec onze défaites pour trois petites victoires, c’est bien une élimination définitive qui attendait la phalange brainoise au soir de la défaite face à Prague (71-75) lors de l’ultime journée de la phase de poules. Dernières, les Brabançonnes wallonnes quittaient l’Europe avec de nombreux regrets.

2 mars 2018 : du changement en vue. Si Ainars Zvirgzdins a soulevé son troisième titre de champion de Belgique à la tête des Castors, il n’a pas toujours fait l’unanimité à Braine. Si son approche tactique et son professionnalisme sont appréciés, son caractère et sa gestion de certains dossiers n’ont jamais plu. Dès lors, dès le début du mois de mars, la direction a annoncé qu’il ne serait pas prolongé et intronisait Pascal Angillis, coach de Limburg en D1 messieurs, pour la future saison. Dans le même temps, Jacques Ledure était confirmé comme nouveau manager sportif du club, en lieu et place d’Éric Leloup. Du changement qui devra permettre au club de franchir un nouveau cap et de retrouver
quelques couleurs dès la saison prochaine.

17 mars 2018 : élimination en demi-finale. Depuis l’avènement des Castors Braine en 2014, une seule équipe parvient, sporadiquement, à mettre son petit grain de sel dans le palmarès XXL des Castors : Namur.
Les Namuroises l’ont encore confirmé cette saison en éliminant Braine en demi-finale de Coupe à la mi-mars (63-61), privant quoi qu’il advienne leurs plus grandes rivales du doublé, comme elles l’avaient déjà fait en 2016. Et ce, avec Philip Mestdagh, excoach des Castors, à la tête de Namur.

11 avril 2018 : qualification pour la finale du championnat. Un peu plus de trois semaines après leur élimination en demi-finale de la Coupe de Belgique, les Brainoises prenaient leur revanche en demi-finale du championnat en écartant Namur au hall Octave Henri (54-76) avant de prendre le  meilleur à la salle André Renauld (80-65) le 11 avril. Une cinquième finale de rang pour les Brabançonnes qui restent donc les reines de cette compétition après leur victoire acquise ce mercredi soir à domicile, face à Sint-Katelijne Waver.
S.HE.

Réactions « C’est un soulagement »

Merike ANDERSON Joueuse
« C’est fou ! Après quatre titres fêtés hors de nos bases, c’est très spécial d’en décrocher un chez nous avec ce public ! Pour moi, c’est particulier : c’est mon cinquième déjà et j’espère que ce ne sera pas le dernier. Je serai encore de l’aventure l’année prochaine pour, qui sait, accrocher un doublé. Même si nous avons traversé des périodes creuses, j’estime que ce trophée est amplement mérité. Désormais, nous allons le savourer et décompresser.»

Anete STEINBERGA Capitaine
« Je suis très contente de pouvoir terminer la saison avec ce titre. C’est mon troisième à Braine, déjà ! C’était important afin de mettre un terme à la saison positivement. Ce ne fut pas simple de mettre la main sur ce sacre, mais la force de caractère de l’équipe a fait la différence. Ce que je retiendrai, c’est que dans la carrière d’un athlète, tout n’est pas toujours rose. Et cette saison-ci sera dès lors très enrichissante, car nous avons appris à passer par des moments plus délicats. »

Maxuella LISOWA Joueuse
« À 16 ans à peine, je fête mon premier titre de championne de Belgique. C’est forcément exceptionnel. Et même si j’ai peu joué, j’ai énormément appris au contact d’un groupe professionnel et très expérimenté. Tant au niveau de la réflexion que du système de jeu, j’ai pris de la bouteille. Cette saison me servira sans aucun doute pour la suite de ma carrière. Ce titre, c’est une belle récompense.»

Patrick MUYLAERT Assistant-coach
« On était habitué à vivre nos sacres à l’extérieur. C’est forcément particulier d’en vivre un à domicile, mais cela demande aussi plus de temps pour partager notre joie avec les fans. C’est surtout un soulagement au terme d’une saison très compliquée. Les attentes étaient grandes et nous ne les avons pas atteintes. Mais au lendemain de la demi-finale perdue, le groupe s’est repris et a travaillé pour décrocher ce sacre.»


En bref Ortiz débarque
Transferts. Mariona Ortiz, meneuse espagnole, a signé à Braine en provenance de Namur. Antonia Delaere, quant à elle, a prolongé l’aventure du côté de la salle André Renauld, ce qui ne sera pas le cas de Britney Jones qu’on envoie avec insistance du côté de Namur. La direction a aussi notifié à Capréaux qu’on ne comptait plus sur elle l’année prochaine.
Les stats : Jones 14 (2×3), DELAERE 8 (2×3), TRAHAN 21, CARPREAUX 6, Anderson 3 (1×3), STEINBERGA 4, GRZESINSKI 0, Malashenko 14 (2×3), Milic 0.


Zvirgzdins clôt un chapitre fructueux
Le coach letton a vécu son dernier match à Braine

C’est avec un troisième sacre de champion de Belgique dans sa valise qu’Ainars Zvirgzdins a refermé, ce mercredi, son aventure à Braine. Le coach letton, qui n’a pas été prolongé et qui sera remplacé par Pascal Angillis la saison prochaine, demeure le coach ayant remporté le plus de trophées à Braine (5) grâce notamment à un ratio de victoires impressionnant : 88% toutes compétitions confondues.

Non conservé par la direction – qui fera confiance à Pascal Angillis la saison prochaine –, Ainars Zvirgzdins a vécu son dernier match sur le banc brainois ce mercredi soir, ajoutant un troisième titre de champion de Belgique à son palmarès. Déjà sacré lors de son premier passage lors de l’exercice 2014-2015 ; lorsqu’il avait également mené les Castors en finale de l’Euro-Cup, il était également à la tête de la phalange brabançonne il y a un an lors du titre acquis sur le parquet de Willebroek. Lors de son premier passage, il avait réalisé le doublé Coupe de Belgique et championnat, permettant au club d’asseoir sa domination au niveau national. Revenu au bercail à la fin du mois de décembre 2016, remplaçant Philip Mestdagh (NDLR :écarté suite à son élimination en phase de poules de l’EuroCup), il avait signé pour 18 mois à la salle André Renauld, avant de ramener le doublé en fin de saison dernière. Il quittera donc le Brabant wallon dans les prochains jours avec un cinquième trophée en poche (3 titres de champion de Belgique, 2 Coupes), confortant sa position de coach le plus titré de l’histoire du club devant Thibaut Petit (1 titre, 1 Coupe) et Philip Mestdagh (1 titre). «Je suis heureux d’avoir atteint de tels résultats loin de chez moi », précisait le coach quelques secondes après la rencontre. «J’avais choisi de relever un challenge, et force est de constater que ce fut excitant et enrichissant. » Il peut d’ailleurs se targuer d’avoir porté haut les couleurs du club brainois. Lors de ses deux passages en Brabant wallon, il aura dirigé 116 matches officiels et en aura remporté 102, soit un ratio de 88 % de victoires. En 2014-2015, il avait remporté vingt-huit matches de championnat, six rencontres de Coupe et douze joutes en Euro-Cup, pour seulement deux défaites sur la scène européenne. Dès son retour à la mi-saison l’an dernier, il remportait seize matches de championnat et quatre matches de Coupe. Depuis l’entame de nouvel exercice, il a décroché trente-deux succès en championnat, pour une victoire et une défaite en Coupe ainsi que trois joutes remportées pour onze perdues en EuroLeague. Sur la scène nationale, seul Namur dirigé par… Philip Mestdagh, aura empêché Ainars Zvirgzdins de rendre une copie parfaite, tandis que l’Europe lui aura donné le plus de fil à retordre (15 victoires, 13 défaites). Malgré ces chiffres positifs, sa direction a décidé de ne pas le conserver, ce qui a du mal à passer. «Pourquoi je n’ai pas fêté le titre avec mes joueuses ? En signe de protestation envers ma direction et de ses choix. De mon point de vue, j’ai effectué du très bon boulot ici à Braine. Ceux qui s’y connaissent en basket l’ont bien compris. J’ai permis à plusieurs filles de franchir un nouveau cap dans leur carrière et j’estime que malgré notre élimination, nous avons bien joué sur la scène européenne. Entendre, à deux mois de la fin de la saison, qu’un coach prendra ma place est, à mes yeux un manque total de respect. »
Sommité du coaching européen, le Letton dispose d’une science tactique très avancée, qui a permis à de nombreuses joueuses de franchir un palier lors de leur aventure brainoise. On pense notamment à Julie Allemand, Kim Mestdagh ou encore Anete Steinberga. Mais son franc-parler et son contact très rude lui ont souvent valu quelques prises de bec avec la direction, certaines joueuses et même des supporters. «C’est mon caractère, et, jusqu’à nouvel ordre, je suis l’entraîneur de l’équipe et je fais les choix qui s’imposent », expliquait-il, par exemple, au soir de la défaite face au Dynamo Kursk (60-72) lorsqu’il n’avait donné que très peu de temps de jeu à certaines titulaires.  Malgré tout, il gardera de bons souvenirs de son aventure brainoise, lui qui aura, sans aucun doute possible, permis au club –- sportivement tout du moins –- de dépasser de nombreuses limites. «Trois titres et deux Coupes, c’est pas mal, non ? », se contentera-t-il de dire en guise de conclusion.
SÉBASTIEN HELLINCKX