La Capitale : Braine rejoint Willebroek, tombeur de Waregem

8e finale consécutive sur la scène nationale !

SINT-KATELIJNE-WAVER . . . . 55

CASTORS BRAINE . . . . . . . . . . 74

Les quarts : 15-20, 13-14, 12-17, 15-23.

SKW : NAUWELAERS 3 (1×3), Massey Be. 8, Massey Bi. 11(3×3), Vervaet, RESIMONT 6 (2×3), LEEMANS 20 (3×3),Mertens 2, MPOYI 2, Lukusa 0, Heemels 0, Deleyn 0, BASTIAENSSEN3 (1×3).

Braine : COPPER 12, ALLEMAND 0, Miljkovic 5 (1×3), DELAERE13 (2×3), TRAHAN-DAVIS 20, Anderson 11, TARAKCHIAN 9, Aizslia 0, Milic 4.

Braine s’est offert une quatrième finale consécutive en championnat, la huitième avec les quatre en Coupe, en ne laissant aucune chance à Sint-Katelijne-Waver. Neuf jours après leur succès lors de la première manche, les filles d’Ainars Zvirgzdins ont assuré l’essentiel en ce lundi de

Pâques, notamment grâce à Trahan-Davis, 20 points. Devant dès les premières secondes de la partie, les Brabançonnes wallonnes n’ont jamais cédé face à une équipe réputée pour son jeu agressif à domicile. Gérant leur avantage, les Castors Braine ont désormais l’opportunité d’accrocher un quatrième sacre de rang à leur palmarès face à Willebroek, tombeur de Waregem dans l’autre demi-finale. La première manche de cette finale se disputera le 22 avril à 20h30 à Braine, Willebroek ayant refusé d’inverser le lieu des matches. La seconde rencontre se jouera une semaine plus tard.

BASKET – DIVISION 1 DAMES (100E VICTOIRE CONSÉCUTIVE DES CASTORS BRAINE EN D1 DAMES)

« L’Europe, notre véritable raison d’exister ! »

Braine visera un quart de finale d’Eurocup

Éliminé prématurément cette saison, Braine a hâte de retrouver l’Europe. Actuellement, la direction hésite encore entre l’EuroLeague et l’Eurocup, mais l’objectif est clair : atteindre les quarts de finale de l’Eurocup d’ici quelques mois.

Les 100 victoires consécutives des Castors Braine en championnat de Belgique démontrent d’une part la force des Brabançonnes mais d’autre part le manque d’adversité. Cette saison, aucune rencontre de championnat ne fut véritablement disputée. Et par conséquent, les championnes de Belgique ont besoin de la Coupe d’Europe pour progresser et franchir un cap. «La véritable raison d’exister de Braine, c’est à travers l’Europe », reconnaissait sans sourciller Jacques Platieau. «Sans cette compétition, ce qu’on met actuellement en place n’aurait aucun sens. »

« DÉÇU DE LA CAMPAGNE 16/17 »

Fort d’une finale européenne, perdue face à Villeneuve-d’Ascq, le club brainois a déjà prouvé qu’il disposait des épaules assez larges pour se faire une place au soleil au niveau continental. Et ce, malgré la désillusion de cette saison. «Tout ne sera jamais rose. Cette année fut très décevante sur le plan international. Les regrets sont encore présents puisque nous avons été sortis par Keltern, une équipe moins forte que nous mais qui en voulait tout simplement plus. Nous avions été minés par les blessures, mais nous avions tout mis en œuvre pour que l’équipe soit compétitive en transférant des renforts. Aujourd’hui, on doit tourner la page mais ne pas oublier. Peut-être que l’expérience d’un coach international a manqué dans un tel rendez- vous. »

 « UN LONG CAHIER DES CHARGES »

Favori à sa propre succession sur la scène nationale lors de la finale qui l’opposera à Willebroek, tombeur de Waregem, Castors Braine a déjà hâte de retrouver l’Europe l’an prochain. Il ne reste plus qu’à savoir si ce sera l’Eurocup ou l’EuroLeague. «Nous devons d’abord terminer champions pour une question de ranking », précisait l’homme fort brainois. «La direction aimerait disputer un maximum de rencontres européennes. L’EuroLeague est donc la compétition idéale, mais cela demande des budgets plus conséquents. Le chemin pour atteindre un quart de finale de l’Eurocup, qui est notre objectif l’an prochain, est également moins encombré via l’EuroLeague. Tactiquement, nous disposons également d’un coach capable de faire face à nos futurs adversaires. Nous avons aussi lu le cahier des charges des deux compétitions européennes et il semblerait que la salle ne soit plus homologable. Ce sont tous des aspects auxquels nous devons penser. »

La plus grande compétition continentale, remportée cette saison par le Dynamo Kursk d’Anastasia Logunova, passée par Braine l’an dernier, garde donc une place de choix dans le coeur de Jacques Platieau. «J’ai toujours l’ambition de décrocher un trophée européen. Sans ambition, on n’avancera pas ! Et cela ne signifie pas que nous y arriverons un jour, mais il est fondamental de casser les barrières. »

Un reportage de Sébastien Hellinckx


Le mercato « Difficile de conserver Copper »

 La fin de saison approchant à grands pas, la direction brainoise prépare avec minutie le prochain exercice. Et cela passe forcément par le mercato estival. «Nous ne travaillerons pas dans la précipitation. L’an dernier, il y a eu des difficultés entre Éric Leloup et Philip Mestdagh, leurs avis étant opposés sur les profils et styles de joueuses. C’était aussi la première fois qu’un coach passait l’été. Cette saison, on veut donc retrouver plus

de sérénité. Mais une chose est certaine : de très nombreuses filles veulent venir à Braine. » Si certaines joueuses prolongent leur aventure à Braine, d’autres sont plus difficiles à conserver, à l’image de Julie Allemand et de Kahleah Copper. «Notre Américaine sera très difficile à conserver, les grands clubs étant déjà sur la balle. Pour Julie, j’espère qu’elle restera encore un an avant de faire le grand saut. Cependant, Braine ne sera pas une barrière à l’évolution de sa carrière. »

Castors Braine vers une ligue de l’Est

L’exercice 2016-2017 a, sans aucun doute, été le plus long depuis l’arrivée au sommet des Castors Braine. Et pour cause, avec l’élimination rapide en Coupe d’Europe, la phalange brainoise a vu son calendrier s’alléger, au grand dam du staff et des joueuses. L’an prochain, Braine pourrait dès lors rejoindre une ligue annexe pour bénéficier de matches supplémentaires. «Entre nos deux demi-finales, il y a… 9 jours ! C’est beaucoup trop pour une équipe professionnelle », regrettait Jacques Platieau. «Depuis janvier, nous ne disputons qu’un match par semaine.

Ce n’est clairement pas suffisant pour des filles qui ont besoin de temps de jeu. Forcément, un long parcours en Coupe d’Europe permettrait, en partie, de régler le problème. Mais nous songeons également à rejoindre une ligue supplémentaire, comme, par exemple, la ligue des pays de l’Est. » Un championnat réunissant des formations tchèques, slovaques ou encore allemandes garantissant un certain niveau de jeu. «À côté des championnats nationaux, ces équipes disputent encore des matches de très bon niveau en semaine. C’est une idée que nous prenons très au sérieux, d’autant que les rencontres ne se jouent pas pendant les temps forts de la Coupe d’Europe, mais bien pendant les périodes plus calmes. »

BASKET – DIVISION 1 DAMES (100E VICTOIRE CONSÉCUTIVE DES CASTORS BRAINE EN D1 DAMES)

« 150 succès d’affilée? Aucun intérêt sportif »

Interview exclusive avec Jaques Platieau pour la 100e victoire de rang en championnat des Castors

Cent victoires de rang en championnat : voilà la performance que viennent de réaliser les

Castors Braine en se qualifiant pour la finale du championnat de Belgique. Les Brabançonnes, qui sont invaincues depuis le 17 novembre 2013, viennent de franchir une barre que peu d’équipes franchissent. Nous avons longuement rencontré le

président brainois, Jacques Platieau, pour revenir sur cette série et les projets futurs.

Une centième victoire de rang en championnat, voilà comment les Castors Braine ont décroché leur ticket pour leur quatrième finale consécutive du championnat de Belgique. Une hégémonie qui a débuté au lendemain de leur dernier revers enregistré à Namur le 17 novembre 2013 et qui démontre que Braine est devenu le plus grand club de basket-ball féminin du royaume. «Quand on s’est lancé à la poursuite de notre premier titre, personne n’osait imaginer une telle performance », souriait Jacques Platieau, le président brainois que nous avons rencontré à Waterloo pour une longue interview exclusive. «C’est exceptionnel d’en être arrivé là et c’est le travail effectué par tout une équipe, un groupe, un staff, un club qu’il faut souligner. » Et forcément, une telle série de victoires replonge de nombreux statisticiens dans les archives pour savoir si Braine peut, un jour, accrocher un record à son tableau de chasse. À l’heure actuelle, dans les divisions supérieures, les filles de l’Université du Connecticut ont réalisé une série de 111 victoires, arrêtée au début du mois d’avril et débutée le… 17 novembre 2014, soit un an après les Castors. «Uconn avait déjà recherché si une formation avait réalisé une meilleure série et, apparemment, aucune autre équipe n’avait été trouvée. On se retrouve donc aux portes d’une belle histoire. » En écartant Sint-Katelijne-Waver en demi-finale, Braine a non seulement atteint la barre des 100 succès de rang mais s’est surtout hissé en finale du championnat pour la quatrième année consécutive avec l’intention de décrocher un quatrième sacre. «Cela démontre deux choses : que notre projet tient la route et que, parfois, il y a un manque de concurrence. Cependant, il ne faut pas sous-estimer la performance des Castors car Namur, Waregem ou encore SKW nous donnent du fil à retordre. Nous avons su donner le coup de rein nécessaire pour nous retrouver à pareille fête car il ne faut pas oublier que nous avons battu, en parallèle de cette série en championnat, des formations françaises chaque saison et que nous avons disputé une finale européenne. Braine a le niveau pour se hisser dans le top 6 du championnat français. » Les 1248 jours d’invincibilité des Castors Braine démontrent également qu’avec acharnement, on peut déplacer des montagnes. Mais, comme toute série, celle des Castors prendra, un jour, fin.

 « UNE GRANDE FIERTÉ »

«Si on pouvait atteindre 112 victoires, ce serait magnifique puisqu’on dépasserait Uconn », souriait-il. «Mais je souhaite de tout mon cœur qu’il y ait une équipe très solide l’an prochain qui puisse pousser l’équipe au bout d’elle-même. Atteindre 150 succès de rang n’aurait aucun intérêt. Toutefois, nous n’allons pas affaiblir l’équipe afin d’être battus. Je souhaite que nos adversaires trouvent des idées pour nous mener la vie dure. »

Patron d’une boîte de plus de 2.000 personnes, le président brainois met d’ailleurs énormément de cœur à l’ouvrage pour permettre à Braine de grandir, saison après saison. «Une de mes plus belles fiertés est de faire vivre un moteur économique à Braine. Nous disposons de 17 employés, joueuses et staff compris. Cela nous permet de faire les choses de manière très professionnelle. »

Un reportage de Sébastien Hellinckx

« Castors Development » va voir le jour

Une structure à la « Barça »

Budgétairement, Braine ne parviendra jamais à rivaliser avec les formations du top européen, à l’image d’Ekaterinburg et des clubs turcs. Raison pour laquelle la direction brainoise se lance dans de nombreux projets. «Nous travaillons sur des partenariats avec d’autres entités, qu’elles soient sportives ou géographiques », confie Jacques Platieau. «Ce que nous souhaitons, à terme, c’est de mettre en place une structure qui ressemble, toutes proportions gardées, à celle de Barcelone, avec une identité sportive et des antennes un peu partout. Cela ne couvrirait pas que le basket, mais aussi du hockey, du rugby, du hockey sur glace… » D’ici quelques semaines, la première pierre de cette idée sera d’ailleurs posée puisque le club officialisera la création de la société « Castors Development».

Développer un véritable centre de formation international

Sur le plan sportif, Braine tient aussi à disposer de sa salle dans les années à venir, afin de ne plus être bloqué par les restrictions européennes. Tout en ne négligeant pas la formation des jeunes dans la région. «Nous souhaitons d’abord mettre sur pied un centre de perfectionnement avant de franchir le pas d’un centre de formation. L’idée est de disposer d’une pépinière de jeunes et de les placer dans les formations de D1 en Belgique, car Braine ne pourra pas accueillir tout le monde. L’ambition est de créer une dynamique et certains clubs sont déjà intéressés. Ces jeunes resteront sous contrat brainois et on fonctionnera sous forme des prêts. Ce centre de formation ne s’adressera cependant pas uniquement aux joueuses belges, car nous aimons la diversité. » À terme, le président des Castors a d’ailleurs une petite idée en tête. «Voir 3 ou 4 filles de ce centre faire partie de l’équipe première est un rêve, c’est certain. Néanmoins, nous sommes conscients qu’il est impossible de mettre sur pied une équipe du top niveau en ne puisant que dans une seule source. »

Conserver Zvirgzdins le plus longtemps possible

Plus de stabilité au niveau du coaching

 Afin de franchir encore un cap, les Castors Braine doivent surtout chercher une certaine stabilité au niveau de leur coach. En quatre saisons, quatre coachs se sont assis sur le banc brainois pour cinq mandats. «Thibaut Petit est parti car il pouvait entraîner les hommes. Ainars Zvirgzdins disposait d’un contrat d’une année car il souhaitait également rejoindre une équipe masculine. Dans le cas de Jurgen Van Meerbeeck, c’était une erreur, tant dans son chef que dans le nôtre. Le cas de Philip Mestdagh est plus complexe car j’ai beaucoup d’estime pour lui. C’était sa première expérience de coach professionnel et le niveau exigé par Braine était sans doute encore trop haut. » C’est d’ailleurs suite au limogeage du coach yprois que de nombreuses critiques se sont abattues sur la direction brainoise. «Nous n’étions pas habitués à la critique », soufflait Jacques Platieau.

«Je n’ai pas de problème avec la critique constructive, mais je ne supporte pas les émotions négatives. Il faut également savoir qu’émettre une critique est assez subjectif, personne ne disposant de tous les éléments pour comprendre nos choix. » Quelques mois plus tard, le calme a cependant regagné la salle André Renauld, la phalange brainoise ayant retrouvé un style de jeu plus léché et plus agréable. «Ainars est désormais aux commandes et notre souhait est qu’il reste à Braine pour quatre ou cinq ans au minimum. Pour une équipe qui veut grandir, il est important de trouver une certaine stabilité. »