La Dernière Heure/Les Sports : “On ne joue pas dans la même cour »

Les Castors accueillent le dernier vainqueur de l’EuroLeague au Dôme de Charleroi

Nantie d’un titre de championne WNBA et de celui de MVP des Finals, Emma Meesseman sera déjà sur le banc russe d’Ekaterinburg ce soir au Dôme carolo, qui abrite les matchs d’EuroLeague des Castors Braine. Rentrée sur le sol belge dimanche, l’Yproise ne jouera cependant pas à l’instar de sa collègue des Connecticut Sun, adversaire des Mystics en finale, la Bahaméenne au passeport bosnien Jonquel Jones. Ce ne seront pas les seules absentes de marque, l’Espagnole Torrens ne sera pas non plus sur la feuille de match. Meesseman n’aura bénéficié que de quelques jours pour recharger ses accus. Ces absences ne devraient pas empêcher le rouleau compresseur russe de tout broyer ou presque sur son passage. Fort d’un budget de 40 millions d’euros, l’UMMC a de quoi voir venir. “Le budget pour l’intérieure Griner, c’est celui des Castors Braine”, résume le coach Dusart, débarqué de France cet été. S’il est content de retrouver
l’EuroLeague (qu’il a disputée avec Villeneuve d’Ascq, le club qui l’a lancé et avec lequel il a remporté l’EuroCup en 2015 au détriment des… Castors), le Nordiste ne se fait pas d’illusion. “Je ne veux pas être pessimiste, je souhaite être réaliste”, témoigne-t-il d’emblée. Invaincues sur la scène belge, les Castors affrontent ce qui se fait de meilleur en Europe. “Je n’ai pas parlé de résultat aux filles, juste de contenu. Ceux qui connaissent le basket féminin
savent qu’il n’ y a pas photo entre les deux formations. On ne va pas se mentir, on ne va pas gagner contre cet adversaire invincible même privé de quelques-unes de ses stars. Ce que je souhaite, c’est qu’on montre du jeu, qu’on fasse
bonne figure et qu’on ne regarde pas le marquoir. Je sais que physiquement on a les capacités pour résister.” PHYSIQUEMENT justement, la puissance russe est impressionnante avec les Griner (2,03 m), Vadeeva (1,93 m) et Musina (1,92 m). Même incomplet, le roster de l’UMMC vient de confortablement remporter la SuperCup (87-67) contre Nadezhda et ses trois premières rencontres de championnat, avec un différentiel de plus de 30 points par match ! Fred Dusart garde en mémoire la punition infligée par l’Eka à Villeneuve l’an dernier. “Nous étions au complet, elles avaient deux absentes et on a pris 49 points. Ce soir, il est plus que probable que notre Américaine Wallace fera l’impasse. En tout
cas, on ne prendra pas de risques avec elle. Il y a des supporters qui pensent qu’on va remporter la mise. Je leur dis, on va peut-être gagner de cinq points mais ce sera au premier quart. Sérieusement, on ne joue pas dans la
même cour qu’Ekaterinburg.”

Seule Wallace manque à l’appel brainois
CHARLEROI “On dirait qu’elles jouent depuis de longues saisons ensemble.” L’entente et l’homogénéité dans le noyau sont soulignées par de nombreux fans brainois. Même si elle sera privée de l’Américaine Shaqwedia Wallace, l’un de ses
joyaux, pas encore totalement rétablie, l’équipe brabançonne paraît bien balancée et l’alchimie dans le groupe s’est déjà réalisée. Au plan physique, le noyau possède clairement du répondant à tous les postes. Malgré cinq nouvelles arrivées (la Française Diawakana, la Britannique Handy, la Lituanienne Siksniute, la Néerlandaise Treffers et l’Américaine Wallace), la version 2019-2020 des Castors a déjà montré de belles choses. Dans l’adversité notamment. Sans Trahan-Davis ni Ortiz, deux éléments expérimentés blessés, l’équipe s’est sortie du piège tendu par Sint-Katelijne-Waver en huitièmes de finale de la Coupe de Belgique. C’était début octobre dans la petite salle de la banlieue
malinoise. Le SKW, challenger principal des Castors la saison dernière en finale des playoffs et en finale de Coupe, a vu les Rongeuses l’emporter sur le fil : 79-82.

Christophe Kugener

Source : La Dernière Heure/Les Sports


« On est plus fortes qu’en 2014-15 »

Celeste Trahan-Davis dispute sa septième saison aux Castors Braine.

« En France, la prolongation du contrat de Celeste Trahan-Davis aux Castors a sonné comme une évidence ». Ces propos ont été prononcés par le coach Fred Dusart lors de son entrée en fonction aux Castors. En Belgique aussi, cette prolongation coulait de source.

À 34 ans, l’Américaine dispute sa septième saison et fait partie des meubles à Braine. On en oublierait presque qu’avant de poser ses valises en Belgique, l’ancienne de l’Elizabeth City State University a joué au Luxembourg, en Suisse, en Lituanie et en Allemagne.

Ennuyée par une blessure, l’intérieure a effectué son retour pour la rencontre face au SKW samedi. « Je reviens progressivement même si mon arrêt a été plus long que prévu. Je suis prête pour aider mon équipe et les défis qui l’attendent en EuroLeague. »

Celui de ce mercredi sera à ranger dans les missions impossibles. Braine a été avalé tout cru la saison dernière par l’ogre de l’Oural : 103-53 et 69-95. « L’UMMC, c’est le top européen. Il faudra jouer le match parfait. Cela veut dire : défendre dur, marquer nos shoots, s’emparer du rebond et soigner les détails. On va faire ce qu’on peut avec nos moyens. Le but de ce genre de rencontre face à un adversaire sur papier beaucoup plus fort que soi, c’est de préparer les prochaines échéances. »

Celles-ci renvoient déjà à mercredi prochain et la venue de Riga, beaucoup plus abordable sur papier. Il est vrai que l’effectif brainois a fière allure. Serait-il plus fort que le noyau qui disputa la finale de l’EuroCup en 2015 face à Villeneuve ? « Oui, je trouve qu’on est bien balancées à tous les postes. On a de l’expérience, de la force et des joueuses intelligentes à toutes les positions. Cette équipe me semble plus forte que celle de 2014-15. »

Il n’y a pas seulement cinq nouvelles joueuses à intégrer, un nouveau coach est également apparu avec ses principes. « Fred aime bien qu’on trouve des solutions en équipe pour la défense mais il n’est pas obnubilé par l’aspect défensif. En attaque aussi, il aime qu’on varie et qu’on s’adapte. C’est quelqu’un qui adore trouver les failles chez les adversaires. »

Présélectionnée avec les Cats pour les rencontres de novembre, Trahan-Davis ne pourra a priori pas y participer tant qu’elle n’est pas naturalisée. Une procédure qu’enclenchera (en principe) le nouveau gouvernement. « C’est ma 7e saison en Belgique. C’est franchement ennuyant mais je ne peux faire qu’attendre et espérer des bonnes ondes du ciel. »

Christophe Kugener

Source : La Dernière Heure/Les Sports