La Dernière Heure/Les Sports : Frédéric Dusart : « Je signerais les yeux fermés pour garder le même groupe… »

Le coach des Brainoises revient sur l’année compliquée sportivement mais riche humainement.

« L’image que je retiendrai de cette saison ? Notre dernière victoire, la 2e manche face à Liège, avec les joueuses qui dansent à la fin sur le terrain, dans notre salle. Il y avait déjà des absentes dans le groupe, ça prouve à la fois la solidarité et la force collective du groupe. »

Une chance que Frédéric Dusart n’a pas de cheveux sur le crâne car, à l’issue de cette saison, il les aurait perdus ou son cuir chevelu aurait blanchi. « Malgré une saison saccadée, on a été relativement épargnés par les blessures et le Covid. Et puis il y a eu les dernières semaines… »

Un groupe en or

Outre le tragique dénouement qui a vu les Castors céder les lauriers aux Namuroises en raison du règlement, la campagne fut compliquée mais son groupe a su faire face. « Si je pouvais garder l’équipe pour 2021-22, je le ferais. Sportivement, on a progressé jusqu’à atteindre notre apogée en janvier-février mais humainement, j’ai un groupe comme ça tous les 5 ans. Je resignerais avec toutes les filles les yeux fermés. »

L’alchimie s’est faite entre des profils bien différents : « Ce mardi encore, ce groupe était en conversation via WhatsApp. C’était une vraie famille avec des rires en série », observe le mentor nordiste. « Je vous assure que la route de France pour rallier les entraînements n’était jamais longue. On avait de la décompression suivie de concentration. Dans un grand respect mutuel. Que ce soit entre les jeunes et les joueuses plus expérimentées, entre les leaders et les autres. »

Des débuts compliqués

Tout avait pourtant mal commencé avec cette finale de Coupe de Belgique remportée avec difficulté en octobre dernier. « On ne se connaissait pas et on n’était pas encore au bout de nos peines », relate celui qui a dû revoir ses plans en cours de saison. « Le championnat a été interrompu, il y a eu dans nos rangs des allers-retours vers les Etats-Unis ou le Brésil. Puis quand on a recommencé, on passait de trois matchs en six jours à une semaine et demie sans jouer. Cela a été difficile. »

La Coupe d’Europe a également été compliquée avec des gros revers face à Saint-Amand et Valence, futur vainqueur de l’EuroCup. « On aurait dû arriver avec plus de maîtrise collective que de bagage tactique. On n’a pas su répéter nos schémas. On aurait dû aller plus dans le qualitatif que quantitatif. »

Confiance aux jeunes

A quoi faut-il s’attendre l’an prochain avec un budget au rabais ? « L’arrivée de Van Buggenhout correspond à la nouvelle politique du club. On veut former et développer des jeunes. »

Quel visage pour 2021-2022: un pari « jeunes » pour ne pas mettre les finances en péril

La saison qui s’annonce sonne clairement comme une année de transition.

Aucun transfert ronflant et aucune confirmation parmi les joueuses étrangères qui ont porté la vareuse des Castors cette saison : il y a des signes qui ne trompent pas. Les autres saisons, la direction brabançonne annonçait les premières arrivées ou confirmations vers mars-avril. Une situation qui est clairement liée aux finances. Spirou Charleroi, Panthers Liège, SKW-Malines et Namur-Capitale ont déjà toutes annoncé des arrivées ou des prolongations.

Sans être dans le secret des décideurs, on pense savoir que le budget brainois connaîtra une coupe drastique la saison prochaine. La somme de 200.000 € est citée, soit entre le tiers et la moitié du budget qui prévalait il y a quelques saisons. Les Castors n’ont pas l’habitude de communiquer beaucoup, donc la somme invoquée ci-dessus est l’objet de divers recoupements.

Ce budget interdit la moindre folie au comité. Ce dernier a voulu consolider sa base en resignant le coach Dusart pour les quatre prochaines saisons. Une marque de confiance et aussi une volonté de privilégier le long terme. L’assistante Drljaca et la Team Manager Schuurmans seront également de la partie.

En créant la Castors Basket Académie autour du tandem François – Legrand, les Castors ont opéré un virage à 180 degrés. Dictée par des motifs financiers, cette courbe veut progressivement intégrer des espoirs au groupe professionnel. La saison qui s’annonce sonne clairement comme une année de transition. Braine visera le top 4 mais aura fort à faire face à des cylindrées mieux armées.

Aux côtés de la pro Lisowa et de la venue de la jeune espoir anversoise Van Buggenhout (meilleure marqueuse du championnat avec les Phantoms Boom et seul transfert annoncé jusqu’à présent), la colonie estudiantine (Aertssens, Hambursin, Kapenga, Ramette et Samsam) a resigné. Aucune autre joueuse ne serait conservée, Lindstrom (USA) arrive peut-être des Kangoeroes. Des Belges ou des Européennes avec expérience devraient compléter le noyau.

Christophe Kugener

Source : La Dernière Heure/Les Sports